Comment savoir si votre colonie d'abeilles est forte ?
- Hilary Kearney - Traduction Séverine JUILLARD
- il y a 3 jours
- 5 min de lecture
Évaluer la force de votre ruche est une compétence importante à apprendre pour les nouveaux apiculteurs. De nombreux apiculteurs amateurs se demandent les différences entre une ruche forte et une ruche faible. Cette observation est primordiale car elle va permettre à l'apiculteur de prendre des décisions basées sur la robustesse de leur colonie, mais quels sont les signes qui la montre ? Comment évaluez-vous la performance de votre colonie ? Continuez à lire pour le découvrir.

La population
La première mesure d'une ruche forte est le nombre d'abeilles dans la ruche. Les ruches fortes ont des abeilles ouvrières en abondance. Parfois, cela sera évident seulement à partir de la circulation à l'entrée, mais gardez à l'esprit que le volume de butineuses changent selon l'heure du jour et l'année et qui peut être modifié également en fonction des conditions météorologiques.
Une forte colonie peut avoir une circulation dense le matin, mais très peu l'après-midi. Celle-ci peut aussi se réduire sur une journée fraîche. Assurez-vous d'observer l'entrée de votre ruche à différents moments de la journée pour obtenir une image précise de la quantité de nourriture qu'elles produisent. Ne vous inquiétez pas si vous voyez un trafic réduit sur une seule journée, essayez de surveiller la tendance actuelle.
Une manière plus précise de juger la taille de la population consiste à ouvrir la ruche. Lorsque vous soulevez le nourrisseur ou le couvre cadre, une ruche forte aura généralement des abeilles suspendues sur les sommets des cadres ou bien elles seront agrippées entre elles.
Observez les cadres à couvain pendant que vous faites vos inspections, ils devront être bien couvert d'abeilles. Les abeilles nourrices font une couche de chaleur avec leurs corps, comme une couverture, sur leurs cadres de couvain.
Il devrait également y avoir des abeilles stationnées dans les hausses de miel. Ces abeilles protègent les rayons et le miel entreposé contre les mites et les coléoptères. Plus vous verrez d'abeilles dans cette partie de la ruche, meilleure sera la population de votre colonie.

Le pollen
Le pollen est un élément essentiel du régime alimentaire des abeilles et il existe une forte corrélation entre des ruches saines et vigoureuses et une abondance de réserves de pollen.
Lors de l'inspection de votre ruche, assurez-vous de tenir compte de la quantité de pollen qu'elle contient. Je trouve habituellement du pollen stocké près de l'entrée de la ruche. Vous pouvez également regarder l'entrée de votre ruche pour voir le pollen entrant sous la forme de pelotes ! J'adore faire ça. C'est une joie de voir les différentes couleurs arriver et j'aime aussi essayer de comprendre quel genre de plantes elles pourraient être en train de chercher.
Quand vous voyez du pollen entrant, cela signifie que les conditions sont favorables pour vos abeilles et qu'elles sont assez fortes pour en profiter.
La forme du couvain
La taille du couvain de votre ruche changera au cours de l'année et variera selon l'endroit, mais une colonie forte maintiendra une forme de couvain compacte. Un beau couvain est indiqué par de grandes bandes de couvain de même âge.
Il est le plus facile à observer quand il est operculé. Vous verrez une forme compacte où toutes les cellules les unes à côté des autres sont operculées, ce qui donne un motif dense et serré.
Si les larves sont malsaines, les abeilles ouvrières les enlèveront, créant des trous dans le motif. Ce résultat est un symptôme d'une colonie en difficulté.

Des larves saines
Regardez de près les larves lorsque vous inspectez vos ruches. Elles doivent être blanches nacrées et recourbées en forme de «C». Les larves décolorées, tordues, fondues ou mal-formées sont des signes de maladie du couvain ou de parasites.
Lorsque la larve est très jeune, elle flotte dans une mare de gelée royale. Plus la piscine de gelée royale est généreuse, plus la colonie est saine. Les larves à l'aspect sec souffrent de malnutrition et sont un signe de stress de la colonie.
Quand une ruche meurt de faim, elle peut même cannibaliser les larves pour maintenir la population adulte en vie.
Des rayons bien entretenus
Quand une colonie devient faible, elle peut avoir du mal à protéger tous ses rayons. Souvent, les mites et les coléoptères se déplacent et commencent à détruire les rayons tout en augmentant leur population.
Parfois, ces derniers sont vides et deviennent croustillants par négligence. Les mites et les coléoptères profitent de l'espace inutilisé, mais peuvent éventuellement se déplacer dans les zones que les abeilles utilisent encore.
Si les abeilles ne sont pas assez fortes pour défendre leur ruche, elles seront envahies.
Il est à noter que les coléoptères et les papillons peuvent parfois se trouver en petit nombre à la périphérie de la ruche même dans les colonies fortes, de sorte que leur présence seule ne fait pas une ruche faible.

Le miel
Bien qu'une abondance de miel soit un bon signe, ce n'est pas la preuve d'une colonie forte. Les abeilles accumulent du miel au printemps et en été et le stockent pendant des mois. Juste le fait que votre colonie possède beaucoup de miel ne signifie pas que les abeilles soient en bonne santé et fortes.
Je vois souvent des ruches faibles avec une grande quantité de miel à l'automne. Ces colonies étaient fortes à un moment donné, mais elles sont maintenant affaiblies.
Ne jugez pas la force de votre ruche uniquement dans les stocks de miel.
Survie hivernale
Les colonies fortes entameront l'hiver avec plus d'abeilles, de miel et de pollen que les autres colonies et sortiront souvent de cette période hivernale avec des avantages. Elles auront de meilleurs résultats au printemps parce qu'elles étaient fortes au départ et qu'elles n'ont pas à se rétablir comme le font certaines colonies.
Si vous n'avez qu'une seule colonie, vous pourriez avoir du mal à l'observer parce que vous n'avez aucune base de comparaison. C'est pourquoi je recommande fortement aux nouveaux apiculteurs de commencer avec au moins deux ruches.
Si ce n'est pas une option pour vous, essayez de contacter d'autres apiculteurs dans votre région. Ils peuvent vous laisser les observer et cela vous donnera l'occasion de comparer votre colonie à la leur.
Une ruche en Provence.
Découvrez l'apiculture par différents moyens sur www.unerucheenprovence.fr
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Traduction Séverine JUILLARD. Article écrit à l'origine par Hilary Kearney, fondatrice de l'entreprise d’apiculture urbaine Girl Next Door Honey à San Diego, Californie et créatrice du blog éducatif Beekeeping Like a Girl où cet article a été publié pour la première fois. Pour lire l'article original, cliquez ici.
Photos :
https://www.flickr.com/photos/blumenbiene/4349017165/, Maja Dumat - Creative Commons Licence BY 2.0 ;
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