Les 5 qualités d'un.e apiculteur.rice
- Hilary Kearney - Traduction Séverine JUILLARD
- 22 févr. 2017
- 5 min de lecture
N'importe qui peut passer du temps à faire des recherches et commencer l'apiculture, mais certaines qualités sont importantes pour être un bon apiculteur. Au cours de plusieurs rencontres, j'ai remarqué certaines aptitudes communes chez les apiculteurs.
Je ne pense pas que toutes ces qualités soient indispensables pour être un apiculteur, mais je pense que le succès sera plus grand si nous avons naturellement ces qualités ou si nous essayons de les développer dès le début dans notre pratique de l'apiculture. Donc, voilà, 5 qualités qui font un apiculteur heureux !
La persévérance
En tant que nouvel apiculteur, nous allons perdre des ruches. Ça va se passer et oui, ce sera probablement notre faute. C'est un sentiment terrible, mais la façon dont nous allons gérer cet échec quand il arrive fera toute la différence. Un bon apiculteur sait que les erreurs font partie de l'apprentissage et que chaque échec est une occasion d'apprendre quelque chose de nouveau. Lorsque nous perdons une colonie, faisons de notre mieux pour comprendre ce qui a mal tourné et essayons de ne pas perdre la prochaine colonie pour la même raison. L'apiculture est difficile et nous apprenons surtout de nos essais et de nos erreurs. Alors préparons nous à l'erreur et ne perdons pas courage. Même les apiculteurs expérimentés font des erreurs et perdent des colonies. C'est l'une des raisons pour lesquelles il est recommandé aux nouveaux apiculteurs de commencer par un minimum de deux colonies. Si vous perdez une, vous aurez toujours l'autre, et cela sera moins dévastateur.
Un esprit curieux
Cela serait surprenant pour un apiculteur qui a gardé des abeilles pendant 4 ou 5 ans, de ne pas faire la distinction entre un faux-bourdon et une abeille ou lors d'une visite de ruche d'avoir aucune idée réelle ce qu'il regarde quand il l'ouvre. Les gens qui sont naturellement curieux se posent des questions lorsqu'ils observent des choses étranges dans la ruche. Un apiculteur sait que les abeilles trouveront toujours un moyen de nous surprendre, peu importe notre expérience dans l'apiculture. C'est pour cette raison que les apiculteurs ne cessent jamais d'apprendre. Voici un conseil, lorsque vous faites une visite, si vous voyez quelque chose que vous ne comprenez pas, prenez une photo de celle-ci avec votre téléphone. Cela facilitera la recherche ultérieure. Vous pouvez le montrer à un mentor ou le publier dans un forum pour savoir ce que vous voyez.
Une pensée critique
L'apiculture, ce n'est pas comme la cuisine. Il n'y a pas de recette que nous pouvons suivre et qui se traduira par une ruche prospère et riche en miel. Il n'y a pas toujours une seule façon de faire les choses. J'encourage les nouveaux apiculteurs à chercher autant de points de vue et de techniques que possible et ensuite de prendre leur propre décision sur ce qu'ils pensent être le mieux pour leur ruche. Tout ce que nous lisons sera une corde en plus à notre arc. Penchons nous sur la manière dont les abeilles vivent naturellement, sans l'apiculteur, puis utilisons cela pour orienter les décisions que nous prenons. Si vous recevez des conseils qui vous font douter, faites confiance à votre instinct. Vous pouvez et devez interroger les pratiques d'apiculture conventionnelles. Il est tout à fait possible d'y trouver une meilleure méthode. Les gens qui possèdent une indépendance d'esprit ont tendance à faire de meilleurs apiculteurs parce qu'ils pèsent le pour et le contre des différents options et choisissent le meilleur. Ils prennent des décisions éclairées au lieu de simplement faire quelque chose parce qu'un livre leur a dit de le faire.
La délicatesse
Une chose à savoir c'est que les abeilles peuvent sentir la peur et réagissent à ce sentiment. Une personne nerveuse, repoussant les abeilles qui viennent à proximité ou faisant des mouvements brusques attirera davantage les abeilles et risque de les mettre en colère. Personnellement, je pense aussi que les abeilles ressentent les peurs sous-jacentes, l'anxiété et le stress, et réagissent par rapport à cela. Donc, essayons au mieux de nous calmer lorsque nous travaillons nos abeilles. Les apiculteurs qui peuvent garder leur calme ont tendance à avoir de meilleures expériences. Pour soulager votre anxiété pensez que "se soucier de se faire piquer est bien pire que d'être piqué". Bien sûr, personne ne veut être piqué, mais les piqûres d'abeilles ne sont pas longtemps douloureuses. Il est important de ne pas perdre le contrôle et de se faire envahir par la panique quand les choses tournent mal. Plus de 10 piqûres peuvent entraîner des dommages graves tels que des vomissements, des nausées ou même un voyage à l'hôpital. Si vous perdez votre sang froid, vous êtes plus susceptible de faire plus d'erreurs et cela entraînera probablement plus de piqûres. Vous pouvez finir par nuire à vos abeilles, vos voisins ou vous-même. Si vous avez des problèmes avec cette compétence particulière, la pratique du yoga et / ou la méditation est un bon exercice.
L'humilité
L'apiculture peut être une expérience frustrante car il est impossible de tout comprendre sur les abeilles. Il y a tellement de choses que nous ne savons pas et il y a beaucoup de choses qui sont hors de notre contrôle.
Un apiculteur avisé reconnaît que les abeilles se débrouillent souvent mieux sans l'apiculteur et il prend cela en considération quand il prend une décision. [...] Avant d'interférer dans la vie des abeilles, avant d'essayer de les forcer à faire quelque chose, arrêtons nous et pensons à ce que les abeilles auraient fait d'elles-même. Lorsqu'on effectue une manipulation sur les abeilles, il faut être conscient que notre façon de faire diffère de ce que les abeilles feraient naturellement. Souvent, et surtout avec les nouveaux apiculteurs, les intrusions humaines font plus de mal que de bien.
Les apiculteurs peuvent aussi être impuissants devant les abeilles et la force de la nature. Par exemple, nous n'avons pas le contrôle de la quantité de miel que nos abeilles vont produire, qui est entièrement dépendante des conditions météorologiques, des floraisons et la force de notre colonie particulièrement. Nous pouvons nous retrouver impuissants dans de nombreuses situations : essaimage, vol, effondrement de la colonie ... Accepter notre impuissance face aux forces naturelles fait autant partie de l'apiculture que de notre état d'humain.
Traduction Séverine JUILLARD. Article écrit à l'origine par Hilary Kearney, fondatrice de l'entreprise d’apiculture urbaine Girl Next Door Honey à San Diego, Californie et créatrice du blog éducatif Beekeeping Like a Girl où cet article a été publié pour la première fois. Pour lire l'article original, cliquez ici.
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