Les beaux jours arrivent et les premières chaleurs aussi. Et même si les gelées matinales sont encore bien présentes, les abeilles commencent à montrer le bout de leur nez ! Les premières fleurs d'amandiers et de pruniers, ou encore de romarins permettent aux abeilles de butiner un peu de nectar et de récolter un peu de pollen. Cependant, toutes les abeilles n'ont pas accès à ces premières provisions, alors que pouvons-nous faire chacun à notre échelle pour aider les pollinisateurs et les insectes en général ?

Faire un geste à son échelle ;

Ce n'est plus un secret, la biodiversité souffre de la pression de l'homme qui émerge à nos yeux avec la disparition accélérée des vies animales ou végétales. Chez les apiculteurs, il est fréquent de voir des pertes de ruches de 30% par an et si l'abeille va mal, c'est notre écosystème qui va mal. Et cela est expliqué entre autres par la dégradation de l'alimentation des abeilles. Ces dernières ont besoin de nectar pour la fabrication de la cire et du miel, puis du pollen pour leur besoin en protéines et également de résines pour la fabrication de la propolis. Et les végétaux susceptibles de leur apporter l'ensemble de ces aliments sont de plus en plus rares ...

Quels sont les végétaux utiles à nos abeilles ?

Pour résumer, l'abeille a besoin de trois aliments : le nectar, le pollen et la résine. Le top serait que la diversité de ces trois aliments soit présente pour que les abeilles trouvent "un petit peu de tout" dans leur environnement.

Le miel : c'est leur énergie ! Avec elles fabriquent la cire, et donc construisent de beaux rayons pour leur maison. Elles le stocke dans les alvéoles puis font en sorte qu'il se conserve longtemps et servir de réserve lorsque les conditions seront plus rudes (une ruche a besoin en moyenne de 20 à 25 kg de miel pendant un hiver !). Il est également bien utile à la reprise de la ponte de la reine pour que la colonie reforme sa population au printemps et dispose d'une main d'oeuvre importante.

Ainsi, pour offrir des plantes riches en nectar, voici une liste non exhaustive des plantes ayant un potentiel en nectar intéressant : vipérine, sauge officinale, thym, robinier, tilleul, lierre, phacélie, luzerne, trèfle violet, bourache, pissenlit, moutarde des champs, sainfoin, lavande officinale, romarin, chataignier, colza, trèfle blanc, sarrasin, framboisier, poirier, pommier, prunier, cerisier, tournesol, mélisse, aubépine, prunellier, lin...

Le pollen : c'est leur protéine ! Il est l'équivalent de leur steak. Une ruche peut consommer entre 20 et 30 kilos de pollen par an. Cette source doit également être diversifiée et ne pas venir, si possible d'une seule et même plante. Voici une petite liste des plantes qui produisent du pollen en quantité : saules, phacélie, sureau, aubépine, noisetier, tournesols etc...

Enfin, le dernier aliment très utile pour les abeilles est formé par les résines qu'elles peuvent trouver sur certains végétaux à bourgeons : peupliers, sapins, cyprès, bouleaux etc.. Avec ces résines, elles peuvent fabriquer la propolis qui leur servira à isoler la ruche.

Ainsi, ces trois aliments sont primordiaux dans la bonne santé de l'abeille et de la colonie en général. En effet, au départ de la chaîne, si les larves sont mal nourries en pollen et miel alors c'est le reste du processus de développement de l'abeille et donc de la colonie qui est impacté et mis en danger. Il apparaît donc primordial de mettre à leur disposition des plantes utiles qui leur offrent du nectar, du pollen tout au long de l'année. Toute personne qui le souhaite peut donc planter une ou plusieurs de ces plantes/arbres, chacun à son échelle.

Allez plantons !

Une ruche en Provence.

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Source : "Planter des arbres pour les abeilles", Yves Darriceau, Editions de Terran, 1er trimestre 2018.